Faire taire le silence

21 octobre 2019 à 13h59 par Emmanuel POLI

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Un homme est jugé pour ne pas avoir dénoncé les violences contre le petit Tony, mort à l'âge de 3 ans

Le 26 novembre 2016, Tony est transféré aux urgences du CHU de Reims suite à un appel de sa mère.

Mais à son arrivée à l’hôpital, il est déjà trop tard, le petit garçon de 3 ans est décédé.

L’autopsie pratiquée sur le corps de la petite victime révèle une rupture de la rate et du pancréas comme causes du décès.

Elle souligne surtout des violences nombreuses et plus anciennes.

Son beau-père, auteur présumé des sévices régulières, et la mère du garçon, qui n'aurait pas empêché ou dénoncé les faits, sont mis en examen et seront jugés l’année prochaine devant une cour d’assises.

Mais chose rare, voire inédite, un voisin du couple est lui-aussi poursuivi dans cette affaire, en raison de son silence.

Il sera jugé demain (mardi 22 octobre) par le tribunal correctionnel de Reims pour non-dénonciation de mauvais traitements.

Aux enquêteurs qu’ils l’ont interrogé, le voisin assure avoir pourtant agi en prévenant le bailleur social de son immeuble. 

Homayra Sellier, présidente de l'association "Innocence en danger", partie civile dans ce dossier, n'attend pas une peine exemplaire.

Elle souhaite simplement qu'un message passe pour que cesse le silence.

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Maître Corinne Rémond n'est pas du même avis.

L'avocate de l'association L'Enfant Bleu, également partie civile dans ce dossier, ne comprend pas le renvoi de ce voisin devant le tribunal correctionnel.

Elle estime que c'est un mauvais signal envoyé à d'éventuels témoins bien intentionnés. 

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L'homme jugé demain, encourt 3 ans d'emprisonnement.