Drame de Courville: un meurtre et une jeune femme séquestrée et violée

30 mai 2021 à 17h23 par Alex SEMONELLA

Crédit image: Alex Semonella
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Un homme de 41 ans a été mis en examen pour meurtre, viol, enlèvement et séquestration.

Trois jours après le drame de Courville (Marne) le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette, a tenu une conférence de presse ce dimanche. 

Dans la nuit de jeudi à vendredi un jeune homme a perdu la vie tandis que son amie a été enlevée, séquestrée et violée à bord d'un véhicule. Cet après-midi le procureur a détaillé les faits racontés par la jeune femme et corroborés par les déclarations du mis en cause. 



"Au mauvais endroit au mauvais moment"

Jeudi 27 mai, aux alentours de 20h, le couple s'arrête sur un parking de Courville entre Fismes et Jonchery-sur-Vesle et réfléchissent à ce qu'ils comptent faire de leur soirée. 

Quelques instants plus tard, une voiture noire de marque Audi se positionne à leur niveau. Un homme, seul dans le véhicule demande aux jeunes "où il pouvait acheter du shit". L'individu est ensuite descendu de sa voiture muni d'un fusil en menacant les victimes et en donnant l'ordre à la jeune femme de monter dans le coffre. 

Son ami tente de s'interposer et s'effondre au sol après avoir reçu un tir dans le ventre. L'agresseur force ensuite l'étudiante à monter dans le coffre du véhicule. Le garçon âgé de 20 ans décèdera par la suite

Un homme "en chasse d'une fille"

Durant plusieurs heures la voiture roule au travers du département de la Marne. L'homme installe sa victime à l'arrière de l'habitacle en lui attachant les genoux avec sa ceinture et les poignets avec un t-shirt. Il lui explique qu'il sort de prison et "qu'il cherche une fille à qui faire l’amour".

La jeune femme explique avoir cherché à discuter le plus longtemps possible pour tenter d'éviter toute agression sexuelle. L'agresseur se confie même à sa victime "en évoquant sa vie, ses incarcérations, sa vie amoureuse...".
Mais l'homme ajoute "qu’il se sent obligé de la violer car il n’avait pas tiré sur son copain pour rien".

Peu avant 6h du matin, alors que la victime pensait être bientôt libérée, l'homme passe à l'acte en imposant des caresses de nature sexuelle et en violant à plusieurs reprises la jeune femme dans le véhicule.

Il libère ensuite cette dernière et la dépose sur le rond-point de Gueux, sans savoir que la gendarmerie se trouve à quelques mètres. 

Le sang froid de la jeune femme

Dès les premieres minutes de l'enlèvement, la victime a pu contacter les secours grâce à son téléphone qu'elle possédait sur elle. La jeune femme a également laissé un message à sa mère.

Ayant compris que l'étudiante disposait d'une moyen de communication, l'agresseur jeta au loin le téléphone de sa victime. Mais, assez curieusement, l'homme lui donna ensuite son propre téléphone afin qu'elle puisse rassurer sa mère.

Grâce à cet appel les gendarmes ont pu rapidement identifier le titulaire de la ligne, la mère d’un certain Rudy Carlin.

Un important dispositif déployé

Agé de 41 ans, l'homme né à Reims, est connu des services de polices essentiellement pour des faits de vols, infractions routières, et plus ponctuellement des faits de violences, ou d’enlèvement.

Il est sorti de détention en mars 2020, où il venait de purger une peine de 2 ans d’emprisonnement.

Différentes planques ont été mises en place à proximité des divers points de chute connus de Rudy Carlin. Le 28 mai en début de soirée il était appréhendé chez une de ses amies à Jonchery Sur Suippes.

"Une unité d'observation discrète a reperé le véhicule noir de marque Audi garé dans un jardin privé, explique le général Bruno Louvet, commandant le groupement de gendarmerie de la Marne. Compte tenu du caractère dangereux de l'individu, le GIGN a procédé à l'interpellation. L'homme n'avait pas son fusil, il a tenté de s'enfuir en vain. La commune était de toute façon bouclée" précise-t-il. Au total, environ 150 gendarmes ont été mobilisés. 



 Rudy Carlin a été placé en détention provisoire et mis en examen des chefs suivants : 

- Meurtre en récidive pour avoir été condamné pour un délit passible de 10 ans d’emprisonnement en 2002 (détention de produits stupéfiants)
- Viols en récidive (même motif pour la récidive)
- Enlèvement et séquestration suivie d’une libération volontaire avant le 7e jour
- Agressions sexuelles
- Vols en récidive (la voiture dans laquelle il circulait avait été volée quelques jours plus tôt)

Il encourt la réclusion criminelle à perpetuité.