Des jeunes footballeurs attaqués par des dizaines d'agresseurs armés

27 septembre 2020 à 20h46 par Emmanuel POLI

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"Il s'agissait de jeunes de 15-18 ans, venus pour en découdre, faire peur, faire mal, voire pire. On se demande s'ils n'étaient pas venus pour tuer" 

Un incroyable déchaînement de violence.

Plusieurs dizaines d’individus, une cinquantaine selon certains témoins, se sont attaqués aux jeunes joueurs d’une équipe de football, qui disputaient un match au Creps de Reims, hier (samedi 26 septembre) en fin de journée.

Armés de battes de base-ball, de barres de fer et même de haches, ils ont violemment frappé des adolescents de 15 et 16 ans, qui jouent sous les couleurs de La Neuvillette-Jamin.

Pourtant la rencontre, qui venait de s’achever, s’était déroulée dans un bon esprit.

« Il n’y avait pas de tensions », nous raconte un éducateur du club.

« C’était un match normal entre Taissy et La Neuvilette ».

Selon lui, l’origine des violences ne tient d’ailleurs pas à l’enjeu du match mais plutôt à l’endroit où il se déroulait.

« On avait évoqué les choses auparavant. En jouant avec des joueurs venant d’Orgeval en plein quartier Croix-Rouge, on pouvait être inquiet en raison des rivalités entre les deux quartiers. Mais le match étant sans enjeu et à huis-clos, on se disait que les mesures avaient été prises puisqu’on ne pouvait pas rentrer sur le site ».

« Quelqu’un sur place a dû donner l’information à d’autres jeunes du quartier Croix-Rouge. C’étaient des jeunes de 15-18 ans, venus pour en découdre, faire peur, faire mal voire pire. On se demande s’ils n’étaient pas venus pour tuer ».

Un joueur de La Neuvilette, qui a été sérieusement blessé, affirme que des agresseurs ont cherché à l’écraser à plusieurs reprises avec leur voiture.

« Les jeunes ont abandonné le complexe, escaladé le grillage. Un éducateur a arrêté des voitures qui passaient pour permettre aux jeunes de monter dedans et prendre la fuite ».

« Certains se sont cachés dans des jardins, d’autres dans des maisons… ».

Finalement deux joueurs de La Neuvilette ont été roués de coups.

Ils souffrent de multiples fractures au coude, aux cotes et aux bras.

Un troisième a été plus légèrement blessé.

Hospitalisés, ils sont tous en état de choc comme leurs coéquipiers plus chanceux mais aussi leurs parents.

Huit agresseurs présumés, mineurs pour l’essentiel, ont été interpellés.

Des plaintes ont été déposées, y compris par le club.

« On n’est pas éducateur pour aller voir des mômes à l’hôpital le week-end. Il faut vraiment mettre fin à ces rivalités. Il faut que la justice passe et qu’elle prenne des sanctions exemplaires ».

Une enquête est en cours pour tenter de retrouver l’ensemble des agresseurs mais aussi connaître leurs motivations.