Femme tuée à Givet, le mari mis en examen

8 janvier 2020 à 11h28 par Emmanuel POLI

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L'homme est poursuivi pour meurtre et viol sur conjoint

Elle avait 48 ans.

Anne-Sophie Lefort a été retrouvée morte dans la nuit de samedi à dimanche dernier dans son appartement de Givet (Ardennes).

Son mari Philippe, âgé de 53 ans est soupçonné de l’avoir mortellement frappé, a été incarcéré hier après sa mise en examen pour meurtre sur conjoint mais aussi viol sur conjoint.

Le début de soirée ne laissait pourtant pas présager une issue aussi dramatique.

Le couple avait diné chez un voisin.

L’alcool avait coulé à flots, comme souvent, mais le repas s’était déroulé sans histoires.

Pour le procureur de la République de Reims Matthieu Bourrette, « les faits semblent donc s’être déroulés entre 22h30 et minuit ».

Lors de sa garde à vue, Philippe Lefort a reconnu avoir « fait le barbare » et « avoir vu rouge ».

Vers minuit, l’homme appelle son fils qui habite dans le même immeuble avec sa compagne, pour lui dire que sa mère est morte.

Il lui demande de ne pas prévenir les gendarmes.

Après plusieurs heures d’hésitations, le jeune homme va finalement demander à une voisine de téléphoner aux forces de l’ordre.

A l’arrivée des gendarmes, le père très fortement alcoolisé dormait dans l’appartement de son fils.

Un milieu social pauvre et carencé

Le couple, qui ne travaillait pas et vivait des minimas sociaux, semble avoir entretenu un lien étroit avec la violence.

Philippe Lefort avait déjà été condamné pour des coups portés sur sa compagne.

Anne-Sophie portait régulièrement des marques de blessures, mais aux voisins qui la questionnaient sur le sujet, elle assurait être simplement tombée.

Les rôles pouvaient parfois s’inverser.

Ainsi, en 2004, c’est elle qui avait été condamnée pour des violences aggravées sur son mari, à qui elle avait porté plusieurs coups de couteau.

Toujours plus d'affaires de violences

Plus de 300 affaires de violences sur conjoint ou ex-conjoint (sans compter les cas d'harcèlements ou de menaces) ont été enregistrées par le parquet de Reims en 2019.

Un nombre en progression.

Le procureur de la République ne sait pas s'il faut voir dans cette augmentation "une manifestation plus importante de la part des victimes ou la démonstration d'un phénomène qui est encore très difficile à contingenter".