Jeune femme tuée à Charleville-Mézières : la victime a reçu trente coups de couteau

2 janvier 2023 à 20h02 par Emmanuel P.

Crédit image: Tribunal de Reims
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Le compagnon de la victime a été mis en examen

Lors d’une conférence de presse, le procureur de la République de Reims a détaillé le déroulement des faits qui ont conduit à la mort d’Emilie, une jeune mère de 23 ans, le 31 décembre vers 6h30, à Charleville-Mézières.

Après plusieurs appels, notamment des membres de la famille de la victime, les policiers avaient découvert la jeune femme, en train de se vider de son sang, à son domicile.

Prise en charge par les secours, elle était transportée en urgence à l’hôpital où son décès était constaté peu après.

Le compagnon de la victime, auteur supposé des coups de couteau, avait pris la fuite.

Interpellé peu après, il a été mis en examen, ce lundi matin, pour meurtre sur conjoint et placé en détention.

Des précédents de violences conjugales

Selon les différents témoignages, la victime et son meurtrier présumé se connaissaient de longue date, lorsqu’ils vivaient en Guyane.

Ils s’étaient retrouvés en métropole au printemps dernier, et il avait emménagé chez elle en juillet 2022.

Rapidement, la jeune femme s’était plainte de la jalousie de son nouveau compagnon et avait été victime de faits de violences.

Elle avait déposé plainte pour violences conjugales et ses proches avaient obtenu le départ du domicile du jeune homme.

Mais le couple avait choisi de reprendre la vie commune courant novembre dernier.

Trente plaies par armes blanches

Selon l’un des frères de la défunte, la veille des faits, une violente dispute avait éclaté au domicile de la victime, où se trouvaient les deux enfants d’un premier lit de la jeune femme et deux de ses neveux.

Inquiet, l’un des plus grands enfants, âgé de 9 ans, avait envoyé un SMS à sa grand-mère à 4h du matin pour la prévenir.

La mère d’Emilie avait eu un contact “facetime” avec sa fille qui lui avait assuré qu’il ne s’agissait que d’une dispute verbale et qu’elle n’était pas en danger.

Malgré les paroles rassurantes de sa fille, elle avait décidé vers 6h du matin de se rendre à son domicile.

Elle avait alors échangé avec elle et le conjoint de cette dernière, non sans difficulté, puis était ressortie de l’immeuble.

Quelques instants après, elle avait entendu les cris de sa fille et alerté le reste de la fratrie.

Elle parvenait avec l’un de ses fils arrivé sur place, à entrer dans l’appartement et ils découvraient la victime ensanglantée.

Lors de sa garde à vue, le mis en cause reconnaissait immédiatement les faits, tout en tentant de les atténuer.

Il affirmait qu’après le départ de la mère, il avait constaté que sa compagne avait pris un couteau et avait fait un geste dans sa direction.

Il l’aurait désarmée et l’aurait frappée avec le couteau une première fois.

Sa compagne lui aurait alors dit qu’elle n’avait jamais voulu le menacer, mais cela n’avait pas fait cesser la violence.

Il reconnaissait avoir alors été “enragé” et avoir porté à sa compagne 3 à 4 coups avec un seul couteau, au point de faire fait plier la lame.

Des aveux en partie en contradiction avec les constatations médicales qui font état de 30 plaies sur la victime portées par deux couteaux.

Le mis en cause admettait que sa victime lui avait demandé d’arrêter, sans succès.

Il n’avait cessé son acharnement meurtrier qu’au moment où la jeune femme lui avait dit que son fils était témoin de la scène.

Il avait alors pris la fuite.

Déjà condamné à plusieurs reprises

Le suspect était déjà très défavorablement connu des services de police et de la justice.

Il a déjà été condamné à plusieurs reprises, notamment pour complicité de pour meurtre, extorsion par violence, vol en réunion et trafic de stupéfiants.

Il avait terminé d’exécuter sa dernière peine de prison sous le régime de la semi-liberté début juin 2022.

Pour le meurtre de sa compagne, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Les enfants de la victime ont été pris en charge par la famille.