Sommes-nous encore Charlie ?

C'était un mercredi, au premier jour des soldes.

L'équipe de Champagne FM venait de réaliser une émission spéciale depuis le centre Mc Arthur Glen à Troyes pour donner le coup d'envoi de cette période de bonnes affaires.

L'ambiance était à la fête.

Les caméras de l'émission "Capital" diffusée sur M6, étaient même venues immortaliser le moment.

Un reportage qui n'a jamais été diffusé.

Quelques heures plus tard, nous apprenions comme toute la France, que la rédaction de Charlie Hebdo avait été dévastée par une attaque terroriste.

Douze victimes au total, parmi lesquelles le dessinateur Châlonnais Cabu.

Les auteurs de ce massacre, deux frères, Chérif et Saïd Kouachi.

Recherchés par toutes les polices de France, leur cavale va durer trois jours et s'achever le 9 janvier dans une imprimerie de Seine-et-Marne.

Ils sont abattus par le GIGN alors qu'ils tentent une sortie en faisant feu sur les gendarmes.

Des liens dans notre région

Les deux frères ne sont pas des inconnus dans notre région.

Ils se sont tous deux mariés à Charleville-Mézières.

Et puis, Saïd, l'aîné, habitait à Reims.

C'est d'ailleurs là qu'il a été inhumé anonymement malgré l'opposition du maire Arnaud Robinet.

Dans les heures qui ont suivi l'attaque contre Charlie Hebdo, plusieurs membres de leur entourage ont été entendus par les enquêteurs.

Des perquisitions ont été menées à Charleville-Mézières mais aussi à Reims, dans le quartier Croix-Rouge.

Les hommages encore et toujours

Le soir même de l'attentat, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblés dans les principales villes de France pour dénoncer la barbarie et réclamer le droit à la liberté d'expression.

Des rassemblements qui se sont poursuivis les jours suivants.

Plusieurs milliers de personnes à chaque fois dans les rues de Reims, Troyes, Charleville-Mézières ou Châlons à brandir des panneaux, affiches et autocollants avec toujours le même message « nous sommes tous Charlie ».

Cinq ans plus tard, le souvenir reste très vif.

La ville de Châlons a ainsi ouvert en décembre 2018, un lieu entièrement consacré à l'œuvre de Cabu, "La Duduchotèque".

Plus d’un an après l’ouverture, le succès est au rendez-vous.

Plusieurs centaines de personnes ont déjà visité la toute nouvelle exposition.

Ils sont également nombreux à se rendre sur la tombe du dessinateur au cimetière de l'Ouest pour la fleurir ou y déposer un crayon.

Charlie Hebdo propose par ailleurs un numéro spécial, consacré aux nouveaux censeurs.