Passager éjecté d'un Rafale, l'enquête pointe de nombreuses défaillances

8 avril 2020 à 15h16 par Emmanuel POLI

Crédit : Bureau enquêtes accidents

Une mauvaise préparation du vol est à l'origine de l'incident survenu il y a un an à Saint-Dizier


Le 20 mars 2019, le passager civil d’un avion de chasse Rafale avait été éjecté, lors d’un vol de découverte sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier (Haute-Marne). 


L’incident s’était produit quelques secondes après le décollage de l’appareil.


Le passager, sauvé par le parachute de secours, avait été légèrement blessé, tout comme le pilote qui était parvenu à poser l’avion.


Le rapport d’analyses du Bureau enquêtes accidents, qui vient d’être publié, pointe une série d’erreurs survenues avant le vol lui-même.


Le passager, un homme de 64 ans, n'a été examiné par le médecin des armées que quelques heures avant le décollage.


Le médecin autorise le vol avec certaines réserves mais le rapport n’arrive pas jusqu’au pilote en raison d’un problème de transmission.


L’équipement (pantalon anti-G, casque et masques à oxygène) du passager était mal fixé et pas assez vérifié.


Les sangles, qui auraient dû le maintenir à son siège, sont également insuffisamment serrées.


Sentant son corps se soulever au moment du décollage, le passage attrape la première chose qui lui passe à portée de main et c’est… la poignée d’éjection.



Le rapport du BEA montre aussi des dysfonctionnements techniques, notamment sur le système d’éjection du pilote, qui aurait dû se déclencher automatiquement.


Le coût de cet incident qui aurait pu être dramatique, est estimé entre 100 000 et 200 000 euros.


Seule bonne nouvelle, le Rafale bien qu’endommagé n’est pas détruit sinon la note aurait été beaucoup plus salée.


L’appareil vaut 70 millions d’euros.